Pour assurer la compétitivité et l'innovation, le partenariat entre le secteur public et le secteur privé constitue le vecteur idoine à même de garantir la dynamique du marché intérieur.
Car, c'est ce partenariat-là qui garantit ainsi la visibilité des entreprises tunisiennes qui, ayant fait leurs preuves sur le plan local, acquièrent la qualité, deviennent compétitives et donc aptes à exporter les technologies de l'information et de la communication (TIC).
Les résultats préliminaires de l'étude «Benchmarking de compétitivité et développement des entreprises TIC en Tunisie», présentés, hier à Tunis, dans le cadre d'un workshop ayant pour thème «La compétitivité et le développement des entreprises tunisiennes exerçant dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC)» soulignent la nécessité d'une action publique de nature à renforcer la dynamique du secteur et à faciliter l'identification de projets qui appellent une redéfinition des relations entre secteur public et privé.
Professionnels, experts et spécialistes en matière de TIC s'accordent sur la nécessité de ce partenariat pour la promotion des TIC afin de soutenir l'élan de développement de l'économie, affirme M. Montassar Ouaïli, ministre des Technologies de la communication, à l'ouverture de la journée.
Il a souligné, par ailleurs, le rôle prépondérant des représentants de ce secteur dans la tenue, en novembre prochain à Tunis, de la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information (Smsi). «Une grande opportunité qu'il ne faut pas rater», notamment pour le secteur privé tunisien étant donné ses retombées positives sur le moyen et le long terme et qui «vont, probablement, continuer jusqu'à 2015», souligne M. Ouaïli.
Et le ministre d'ajouter qu'il s'agit de tout un processus susceptible de modifier la donne et d'agir sur la fracture numérique qui nécessite une forte implication du secteur privé, appelé à assumer un rôle croissant parallèlement au désengagement de l'Etat.
Le marché local, levier du développement
Dans un contexte où le secteur privé, avec un chiffre d'affaires estimé à 650 MD (dont presque 300 MD réalisés par un seul opérateur à savoir l'opérateur téléphonique privé Tunisiana), le marché tunisien reste marqué par une forte implication du secteur public, souligne M. Mondher Ben Ayed, coordinateur de la participation du secteur privé au Smsi. L'intervenant a insisté sur l'importance qu'il y a de créer des mécanismes de marché pour développer les exportations tunisiennes.
Dans sa présentation des résultats préliminaires, Mme Sophie Bismut, pour sa part, chef du projet de l'étude en question, souligne que l'amélioration de la visibilité du secteur à l'étranger et sa capacité à prospecter les marchés extérieurs, le développement d'un marché local, la consolidation des capacités en termes de qualification, la diminution du niveau des coûts, tout en améliorant la qualité des services télécoms et la promotion de l'externalisation dans les entreprises publiques représentent les principaux enjeux actuels du secteur.
Une étude élaborée sur la question identifie un certain nombre d'axes pour la compétitivité de l'industrie des TIC en Tunisie. Il s'agit, entre autres, de la disponibilité d'une main-d'oeuvre abondante et qualifiée et le soutien apporté au secteur combiné à une politique de diffusion des TIC dans l'économie et la société.
Parallèlement, souligne-t-elle, le cadre juridique favorable aux entreprises, les mesures d'encouragement aux investissements, une infrastructure moderne et le développement d'un savoir-faire local dans les systèmes d'information, notamment dans l'administration, constituent les principaux atouts de la compétitivité des TIC tunisiennes.
Néanmoins, explique Mme Bismut, si la Tunisie peut faire valoir la compétitivité du coût des salaires dans ce domaine, cet argument à lui seul ne suffit pas à développer et dynamiser le secteur.
L'étroitesse du marché local engendrée par un nombre important de compétences à l'intérieur des administrations, notamment avec une tendance réticente à l'externalisation et les difficultés liées aux mécanismes de marché et leur inadaptation à la spécificité des biens immatériels sont autant de défis à relever.
Dans le même contexte, l'étude identifie des problèmes liés en partie à la taille des entreprises (difficultés de financement, essentiellement de l'autofinancement, la réticence des banques vis-à-vis du secteur, la difficulté à prospecter les marchés étrangers ).
La Presse (Tunis)
ACTUALITÉS
4 Mai 2005
par Zied Mouhli
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