07 mars 2006

L’Afrique privilégie ses opérateurs locaux indépendants

DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES : L’Afrique privilégie ses opérateurs locaux indépendants


Susciter dans les pays d’Afrique subsaharienne l’émergence d’un entreprenariat privé national qui soit en mesure de jouer un rôle croissant dans la fourniture des services d’infrastructures comme l’eau potable, l’assainissement, l’électricité, les télécommunications et le transport urbain. Tel est le sens du séminaire sous-régional qu’organise, à Dakar, le Centre d’études de politiques pour le développement (Cepod) et l’institut de la Banque mondiale.

Cette rencontre, relative aux partenariats public-privé (Ppp) et au développement des opérateurs indépendants dans les secteurs des infrastructures, a été ouverte, hier, par le ministre délégué au Budget, Hadjibou Soumaré. L’objectif est de sensibiliser les opérateurs indépendants, les représentants et des cadres des organes de régulation et des administrations, intervenant dans le secteur des infrastructures sur l’importance du rôle que peuvent jouer les opérateurs indépendants dans le secteur des infrastructures. Mais aussi et surtout de susciter une réflexion approfondie pour la mise en place de politiques de développement qui puissent permettre à ces acteurs privés d’intervenir dans la fourniture et la gestion des infrastructures en Afrique.

Selon M. Madani Tall, Directeur des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal, les opérateurs locaux, appelés opérateurs indépendants, sont plus aptes à s’adapter aux facteurs socio-politiques et culturels propres à leurs pays respectifs. « Ils devraient devenir les principaux vecteurs à partir desquels les gouvernements engageraient la bataille pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) dans le domaine des infrastructures », a-t-il ajouté. Aussi, invite-t-il à analyser les problèmes des opérateurs indépendants et à explorer les solutions auxquelles il faudrait recourir pour renforcer leur rôle dans la réalisation des objectifs de croissance accélérée et de réduction de la pauvreté.

efficience économique

Pour M. Hadjibou Soumaré, la mise en œuvre des partenariats public/privé (Ppp) devra se renforcer progressivement, à mesure que se développeront des capacités nationales, en matière de préparation, de construction, de financement et de suivi. Il a indiqué que le renforcement de l’offre et l’électrification rurale ont ouvert au Sénégal des opportunités de partenariat avec des Petites et moyennes entreprises (Pme) dans la fourniture d’énergie électrique. « La fourniture d’eau potable, l’assainissement, le ramassage des ordures ménagères, de même que les télécentres communautaires pour l’accès au téléphone et à l’Internet constituent d’autres domaines où l’initiative d’opérateurs indépendants peut permettre de combiner efficience économique et progrès social », souligne-t-il.

MM. Paul Noumba Um, chargé du partenariat public privé à l’Institut de la Banque mondiale, et Aboubacry Sow, expert en finances publiques du Centre d’études politiques pour le développement (Cepod) renseignent que ce séminaire planchera sur la question de savoir en quoi les opérateurs indépendants constituent une alternative viable pour les pays de l’Afrique subsaharienne, en matière d’infrastructures ? L’occasion sera mise à profit pour voir comment articuler une vision de développement des partenariats durables entre les opérateurs indépendants et le secteur public ? Également, les participants s’imprégneront également de l’expérience internationale ainsi que de l’expérience africaine disponibles en la matière. Faut-il le rappeler, cette rencontre, qui se poursuit jusqu’à demain, regroupe près de 70 participants venant du Burundi, du Gabon, du Mali, du Niger, du Sénégal, de la République démocratique du Congo, de la Mauritanie, du Maroc et du Burkina Faso.

MOUSSA SADIO

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