02 novembre 2004

Grande Bretagne : Métro de Londres : les accidents du Partenariat-Public-Privé

Source : Transnationale.org : Les Barons Marqués, Oct 01, 2004

En deux ans, les trains ont déraillé six fois dans le métro londonien. L'entreprise privée Metronet qui gère une partie du réseau est à nouveau mise en cause.

Un rapport officiel enquêtant sur le dernier accident de la série, en mai 2004, met en cause Metronet, une société privée responsable de la maintenance des deux tiers des lignes du réseau londonien (voies, signalisation, gares). Les enquêteurs dénoncent un encadrement déficient et un mépris des règles de sécurité. Ils ont constaté en particulier que l’entreprise n’avait pas mis en place les mesures de sécurité supplémentaires exigées après un précédent accident qui avait fait 7 blessés.
Metronet a " pleinement accepté le fait que [ses] procédures internes n’ont pas été satisfaisantes ».

Droits réservésCe rapport risque de raviver la polémique sur le Partenariat-Public-Privé du métro de Londres, notamment le bras de fer entre le premier ministre Tony Blair initiateur du partenariat et le maire de Londres Ken Livingstone farouche opposant.

En 2003, le gouvernement britannique a accordé une licence pour 30 ans à deux compagnies privées (Metronet et Tube Lines) pour l’entretien et la modernisation des infrastructures, tandis qu’un organisme public (London Underground) gère la circulation des trains. Il s’agissait alors, pour Tony Blair, de faire appel aux entreprises privées pour financer un réseau plus sûr et plus fiable.

Mais, une série d’accidents, parfois mortels, sont vite venus ternir cette image. Dans plusieurs cas, des rails fêlés en avaient été à l’origine.

Pour Ken Livingstone, c’est l’architecture même de ce partenariat qui qui s'avère dangereuse pour les voyageurs. Il y a en effet un problème de coordination, de cohérence et de contrôle. Les actions menées par les différents partenaires se font sans concertation, chacun oeuvrant selon son propre intérêt. Plus personne n’a alors une vision d’ensemble de l’état réel du réseau, ni des tâches effectuées ou à effectuer pour assurer la sécurité des usagers.

L’organisme public a d’ailleurs bien du mal à faire appliquer ses propres directives de sécurité par ses partenaires privés. Comme le souligne Nigel Holness, directeur de la London Underground, c’est ce refus de se plier à l’organisme public qui est la principale cause des accidents.

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