11 février 2006

Maroc : L'essaimage mise surle partenariat public-privé

· La faible implication de l’Etat, un frein au développement des TIC dans la région

· Le contrat «Emergence» se propose de les développer sur la période 2006-2012

Afin de dresser le bilan des expériences des pays de la région Mena en matière d’incubation d’entreprises et de réfléchir sur les perspectives d’avenir, la capitale économique du Royaume accueille, du 1er au 3 février, le premier Forum régional sur l’incubation d’entreprises. Le thème choisi pour cette première édition: la promotion de l’innovation et l’entreprenariat en tant que facteurs de compétitivité des entreprises et leviers de croissance des économies. Outre le ministère chargé des Affaires économiques et générales qui parraine la manifestation, des incubateurs et des acteurs des secteurs public et privé de la région Mena participent aux travaux. Les sunlights ont été braqués sur les représentants du programme Infodev. Ce dernier, qui assure le financement de plus de 40 incubateurs disséminés dans toutes les régions du monde, a retenu en 2004 le Technopark de Casablanca pour lancer un incubateur au Maroc. Ce dernier a mis en place un projet-pilote qui consiste à faire bénéficier les entreprises, pendant 2 ans, de tous les services nécessaires à leur développement moyennant une prise de participation à leur capital. L’accent est mis sur les nouvelles technologies qui sont aujourd’hui incontournables pour faciliter l’intégration des porteurs de projets à leur environnement économique. C’est ce que confirme Vivek Chaudghry, un des responsables du programme. «Le recours aux nouvelles technologies de l’information permet d’améliorer la compétitivité des entreprises surtout les PME/PMI». Deux préalables sont, selon lui, indispensables pour la réussite d’une opération d’incubation.
L’accès au financement et un environnement socioéconomique propice à l’investissement. D’où l’importance du partenariat public-privé. D’ailleurs, toutes les interventions de la matinée ont souligné l’importance du rôle de l’Etat, ne serait-ce qu’au niveau réglementaire, dans la réussite de tout projet d’incubation. L’exemple tunisien est révélateur à cet égard. «L’obligation réglementaire pour tout projet soumis à incubation d’avoir sa propre plate-forme d’essais (souvent coûteuse) freine l’essaimage d’entreprises en Tunisie», souligne Thierry Albrand d’Alcatel France. La faible implication de l’Etat reste également un frein au développement de la créativité et de l’innovation au Maroc. Jamal Benhamou de l’Apebi en résume les conséquences dans le manque de support à l’innovation et à la recherche-développement, la rareté des technopoles et incubateurs dédiés aux nouvelles technologies et enfin l’insuffisance du cadre réglementaire.
La fin du laxisme semble toutefois s’entrevoir avec la future signature entre les pouvoirs publics et l’Apebi d’un contrat «Emergence» pour le développement des TIC. S’étalant sur six ans (2006-2012), il prévoit de porter le chiffre d’affaires du secteur des 26 milliards de dirhams, enregistrés à fin 2004, à près de 80 milliard de dirhams en 2012, et la création de 125.000 emplois dans le secteur dont 90.000 dans l’offshoring et les nouveaux métiers à forte composante TIC.

Aucun commentaire: